mardi, août 03, 2010

Lavomatic

Au croisement des rues
Une vitrine qui ne s'éteint jamais
Lavomatic
24 heures sur 24
Et dans la lumière
Pâle
Une fille
Qui lave son linge sale
Sans famille

Ses pensées tournent
En couleur
Dans le tambour
Reality show
Ce soir
Sur l'unique programme
Elle lave son linge sale
Sans famille

Devant son panier vide
Un verre de lessive
Et les néons se suivent
Et se ressemblent tous
Et ses yeux
Cherchent l’eau
Derrière le hublot
Comme une autre fenêtre
Entre hier et peut-être
Sur la planète terre

Fermez la porte
Au nez des courants d'air
Quand le soir tombe
Comme une tache d'encre
Que rien n'enlève
La nuit déteint sur tout
Les âmes et les corps
Et le silence d’or
Autour de cette fille
Qui lave son linge sale
Sans famille

En disant Saint Elvis
Va sauver l'Amérique
Dans son costume blanc
Riveté de lumière
En attendant demain
Comme on regrette hier
Une étoile filante
Une lente prière
Mon Dieu
Pourvu qu'il vienne
Le jour de la consolation
Au son des tambours
Du Lavomatic
Où on lave son linge sale
Sans famille.

Un poème tiré d'une série écrite à New York il y a quelques années.

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