lundi, décembre 10, 2007

Happy hour

L'homme
A traversé le bar
Il s'est approché de cette femme
Qui attendait en fumant
La tête penchée en arrière
Et il lui a dit :
J'ai jamais rien sû
Prendre de mes mains
Jamais rien ramené du fond de l'eau
Que la mer à boire
Ecoutez
Je caresserai vos seins
Comme des poissons qui palpitent
Longs et lourds
Sur un lit de bois de sauge
A l'heure où les anges frissonnent
Comme l'arc après la flèche
La trace du bateau
Ecarte bien les lèvres de l'eau
Derrière
Comme l'encoche d'une souffrance
Ou d'un grand plaisir
Je connais les grands plaisirs
Et je connais les grandes souffrances
A dit l'homme à la femme
Qui faisait semblant de ne pas l'entendre
Je connais la caresse de vos cheveux
Sur mon torse
Entre sueur et larmes
Et la chair entière qui vibre
Toutes cuisses dehors
Je connais le souffle rauque
Qui vous brûle la poitrine
Le sang épais
Qui vous monte à la tête
En tourbillons
Venez maintenant
Je vous le demande
Sans violence
Avec la voix des rois et des saints
La voix
De ceux qui marchent sur le feu
Et rendent la justice
Venez maintenant
Puisque c'est ce que vous voulez.
Alors
La femme s'est levée
En titubant
Elle a posé ses mains sur les épaules
De l'homme
Et ils ont dansé
Comme ça
Seuls sur la piste
Sans musique.

6 commentaires:

Abalem a dit…

Hey Zyd ! Nice one and nice to see you're everywhere ! :] J'entends les pas sur le plancher qui craque...

De nouveaux poèmes pour mes matins nippons, mioum !

barbot a dit…

enlève ta barbe, Brice, je t'ai reconnu !
y'a du souffle ici ...

Anonyme a dit…

Salut Zyde !
Contente de te relire sur un nouveau blog !
Ce texte m'a toute tourneboulée, dis donc... :)

wanda.k a dit…

je vais faire semblant de ne pas l'avoir lu ce texte si troublant ...

Il existe cet homme ou pas ? :))

wanda

Anonyme a dit…

C'est tellement sensuel...ça donne des frissons.

Jipes Blues a dit…

Etrange et légèrement dérangeant, on se croirait dans une chanson de Tom Waits ou un roman de James Lee Burke ! Envoutant en qq sorte !